Excellent article du "Week"
De manière générale, les copropriétaires sont aujourd’hui angoissés… d’ordinaire, leur syndic de copropriété est un organe assez discret pour peu que les missions dont il a la charge sont correctement financées… Aujourd’hui, le copropriétaire a des difficultés à comprendre le rôle du syndic, l’ordre des décisions prises et celles qui restent à prendre dans ce cadre de gestion de sinistres.
Une gestion bien ordonnée
L’ordre des actions menées par le syndic de copropriété lorsqu’il est à la hauteur de ses engagement est le suivant :
1. Déclaration du sinistre
2. Visite des experts d’assurance et d’assurés (fortement recommandés dans le cas des copropriétés)
3. Prise des décisions concernant les mesures conservatoires et études des devis par les experts avec validation par le syndic qui a obligation de mettre en œuvre ces mesures conservatoires sans faire appel à une assemblée générale (seul moment où la procédure peut être considérée comme un peu “opaque”).
Puis viendra le temps où les experts vont remettre leurs rapports… ce temps qui vous semble si long actuellement et vis à vis duquel il faudra savoir rester philosophe puisque ces rapports sont globalements attendus pour le premier trimestre 2018.
Sauf contestation, il sera ensuite procédé à la validation des sommes à percevoir,ce moment est vécu en assemblée générale comme doit l’être aussi le choix de l’architecte, du maître d’œuvre, celui des entreprises retenues etc… le Syndic étant considéré comme Maître d’ouvrage.
Les honoraires d’architecte et du syndic sont eux aussi assumés par le montant perçu pour le sinistre.
Enfin, le syndic doit lui aussi avoir recours à une assurance en cas de défaillance de son établissement.
Coûteuses longueurs
Tout cela est assez limpide, mais l’angoisse provient du fait qu’en attendant ces décisions, certains appartements continuent de se dégrader.
Certains prennent l’eau et le bâchage n’est pas toujours possible lorsque les surfaces sont importantes et qu’il n’y a plus de support type planche de T 1-11; les bâches ne tiennent alors pas à la structure et bâcher dans ces conditions n’a pas de sens.
Or, poser du T1-11 représente un investissement important alors qu’il s’agit de mesures conservatoires surtout quand les vendeurs de matériaux découvrent qu’ils disposent en fait d’une mine d’or éphémère : une planche de T1-11 de 3 m² = 45€ pour couvrir 6000 m² = 90K€ sans compter les bâches et la Main d’Oeuvre !
Il faut savoir que les sommes allouées aux mesures conservatoires se déduisent des sommes à percevoir sur l’ensemble du sinistre, il faut donc savoir modérer la dépense, les travaux effectués n’ayant pas vocation à tenir plus d’un an, surtout lorsqu’une nouvelle saison cyclonique s’annonce dans 6 mois.
Voir son appartement prendre l’eau au quotidien et considérer qu’il faille attendre encore des mois pour que les travaux commencent est difficile à admettre et le syndic devient naturellement Le responsable, puisqu’il est l’interlocuteur des copropriétaires, financé qui plus est. Et ceci est d’autant plus vrai que de nombreux copropriétaires n’étaient pas, ne sont pas et n’ont pas l’intention de se rendre sur place. La catastrophe paraît encore plus grande lorsqu’on la subit mais ne la vit pas au quotidien.
Expérience et patience
Nous avons la chance d’avoir sur l’île des syndics implantés depuis plusieurs années qui ont déjà vécu des circonstances compliquées, ils savent donc appréhender “au mieux” la situation. Mais cette fois, les sinistres sont bien plus nombreux et importants, il faudra donc plus de temps et donc beaucoup, beaucoup de patience et d’union/entente entre les copropriétaires qui souhaitent que leur résidence sorte grandie de cette terrible expérience.
Source:
https://www.stmartinweek.fr/2017/12/09/apres-irma-copropriete-a-de-quoi-angoisser/69635