Le lycée de Saint-Martin en tête du classement des lycées publics
C'est ainsi que dans le classement établi par Le Parisien, le Lycée (général) Robert Weinum de Saint-Martin (nouvelle cité scolaire de La Savane), dans les Antilles, se retrouve meilleur lycée de France, avec un taux de réussite au bac de 95% et une "valeur ajoutée" quantifiée à +28.
Deux autres établissements publics des Outre-mer se retrouve dans le top 20 du Parisien :
- Le lycée Yves-Leborgne de Sainte-Anne en Guadeloupe se classe 17ème.
- Le lycée Montgérald au Marin en Martinique est 18ème.
Cela fait plusieurs années que bon an, mal an, le Lycée (général) des Iles du Nord s'en tire plutôt bien malgré les éternelles mauvaises langues et la mauvaise foi.
Super-Bravo aux élèves et aux profs!
Le Parisien:
Le lycée Robert-Weinum, à Saint-Martin, est sur la première marche du podium. L'établissement se distingue par l'implication de ses professeurs, qui multiplient les projets collectifs et les séminaires de révision à l'approche du baccalauréat.
Le vaisseau tout neuf, toit en alu et murs mandarine, se détache sur l'horizon bleu de la mer des Caraïbes. Vu du ciel, le lycée Robert-Weinum, à Saint-Martin, a tout pour lui. Vu de ses salles de cours aussi : cet établissement de l'académie de Guadeloupe décroche la première place de notre palmarès 2017.
Avec un taux de réussite de 95 %, ce paquebot de 972 jeunes cumule 28 points de «valeur ajoutée» dans ses filières générales et technologiques. Il brille par sa capacité à accompagner ses élèves et éviter le décrochage dans un contexte pourtant prégnant de difficultés sociales et scolaires. «Je suis très fière ! s'exclame Aurélie, en 1re S. Saint-Martin, ce n'est pas que la délinquance et le banditisme...»
L'île, partagée par une frontière perméable entre une partie française et une autre, hollandaise, est un haut lieu de croisières et de tourisme de luxe. C'est aussi un territoire gangrené par la pauvreté, un taux de chômage à 30 %, le trafic de drogue et le blanchiment. Dans les écoles, le français est la langue maternelle d'une minorité d'élèves. «Les natifs de Saint-Martin utilisent un anglais local, relève le proviseur, Frantz Gumbs. Nombre de nos jeunes parlent trois, voire quatre langues. C'est un atout mais, c'est aussi un handicap. Le challenge est de faire qu'ils réussissent malgré cette barrière.»
A Robert-Weinum, on y arrive «parce que les professeurs s'impliquent au-delà du devoir, et que tous les adultes du lycée sont à l'écoute des élèves», estime le chef d'établissement. «On leur répète que l'excellence est à leur portée : la confiance en soi est le point de départ», estime Fredline Felicianne-Büttner, prof d'éco-gestion. La méthode fonctionne à merveille sur Elisha, élève de terminale, qui espère s'envoler vers la métropole pour des études d'infirmière : «Mon bac ? Bien sûr que je vais l'avoir ! J'ai un peu peur, mais ça va y aller... je suis prête.»
Partenariat avec les grandes écoles
Pour doper le moral des ados, le lycée multiplie les projets collectifs, positifs et symboliques. En février, l'établissement a organisé un «mois de l'histoire noire», pour mettre en valeur des modèles de réussite inspirants pour les élèves. Les mercredis, les samedis et pendant les vacances, les terminales participent à des séminaires de révisions gratuits. Et certains préparent Sciences-po dès la 2de, dans le cadre d'une convention de partenariat signée avec la grande école.
A l'approche du bac, l'an dernier, le lycée s'est aussi adjoint les services d'une psychologue pour du «destressing». Une cinquantaine d'élèves ont poussé la porte de ses séances, censés prémunir d'une angoisse paralysante le jour des épreuves. « Avoir le bac signifie souvent quitter l'île, relève Frantz Gumbs. L'enjeu n'est pas seulement un diplôme, c'est un changement de vie avec, pour beaucoup, un départ, à huit heures d'avion, de la famille et un investissement financier colossal qu'il faut assumer.» Ashley, malgré «un peu de peur», a décidé de profiter de son bilinguisme pour rêver en grand : après ses études, en France ou au Canada, elle espère devenir col blanc sous un autre soleil, celui de la Silicon Valley californienne.
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